L’aventure du raid Mermoz entame son troisième jour. Trois jours, c’est le temps qu’il nous aura fallu pour apprendre à mieux nous connaître. Nous étions donc 38 pilotes avec chacun notre personnalité que nous aimions cultiver et finalement l’expérience du vol en commun par le biais du vol en escadrille à gommé tout cela.
Nous sommes maintenant 6 entités propres, 6 escadrilles avec chacune sa personnalité. Pour faire simple, il y a les ALPHAS qui à chaque départ décollent les premiers, ils débroussaillent la route. Ce sont les “rangers” obstinés, habités par l’esprit de Latécoère le fondateur de l’aéropostale qui disait : “la ligne doit passer “.
Les équipages BRAVOS, au nombre de trois, sont les suivants au décollage de chacune de nos journées . L’esprit BRAVO, c’est le vol” à la Française. On vole en emportant sandwich jambon-beurre que l’on déguste á midi pile en vol. Ensuite on se concentre sur les photos pour alimenter le Facebook.
Surtout, il y a les équipages CHARLIE qui cherchent à retrouver leur leader, le ténébreux “Richard”. Les CHARLIES c’est le vol bruxellois avec la bonne humeur belge avant le vol, un peu pendant et énormément après . Les escadrilles ÉCHO et DELTA sont les équipages germaniques. La légende sur l’extrême rigueur des germains est vite tombée, ils sont comme tout le monde ici, ils aiment simplement voir la terre d’en-haut, regarder tourner les hélices au sol et écouter les moteurs crépiter lorsqu’ils refroidissent. Ils sont heureux, simplement allemands.
Enfin, il y a les ZOULOU, ce sont les Sherpas du “Raid Mermoz”, ils sont vaccinés contre le stress et allergiques à l’énervement. Ils transportent tout le matériel supplémentaire, ce sont les Mc GIVER des airs avec pour rictus le sourire permanent sur le visage. Voilà, c’est cela le raid Mermoz, toutes ces escadrilles devenues indissociables qui forment un joyeux puzzle dont les morceaux sont des bouts de l’Europe d’aujourd’hui. Mais tous pilotes que nous sommes, sont unanimes pour dire que ce “Raid Mermoz” n’est pas qu’une aventure humaine contemporaine, car cette route que nous traçons sur ce trait d’histoire nous oblige à dire : “Chapeaux bas “ Messieurs Mermoz, St Exupéry et Guillaumet, ce que vous avez fait continue à jamais à nourrir notre imaginaire.